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sacrifices qu’on omet parce qu’on n’en aperçoit pas le résultat dans ce monde, et l’abstention de certains autres, comme de manger de la viande, que l’on accomplit parce qu’on en éprouve un bon effet.

L’Artha comprend l’industrie, l’agriculture, le commerce, les relations sociales et de famille ; c’est l’économie politique que doivent apprendre les fonctionnaires et les négociants.

Le Kama est la jouissance, au moyen des cinq sens ; il est enseigné par le Kama Soutra et la pratique.

Quand le Dharma, l’Artha et le Kama se présentent en concurrence, le Dharma est généralement préféré à l’Artha et l’Artha au Kama. Mais pour le roi, l’Artha occupe le premier rang, parce qu’il assure les moyens de subsistance.

Toute une école, très nombreuse, fait passer l’Artha avant tout, parce que, avant tout, il faut assurer les besoins de la vie.

En pratique, toutes les classes qui vivent de leur travail, et tous les hommes qui convoitent la richesse, suivent le sentiment de cette école.

Les Lokayatikas prétendent qu’il n’y a pas lieu d’observer le Dharma, parce qu’il n’a en vue que la vie future dans laquelle on ignore s’il portera ou non son fruit.

Selon eux, c’est sottise que de remettre en d’autres mains ce que l’on tient. En outre, il vaut mieux avoir un pigeon aujourd’hui qu’un coq de paon demain, et une pièce de cuivre que l’on donne vaut mieux qu’une pièce d’or que l’on promet. »

Réponse à l’objection :

« 1° Le livre saint qui prescrit les pratiques du Dharma ne laisse place à aucun doute.

2° Nous voyons par expérience que les sacrifices offerts pour obtenir la destruction de nos ennemis ou la chute de la pluie portent leur fruit.

3° Le soleil, la lune, les étoiles et les autres corps célestes paraissent travailler avec intérêt pour le bien du monde.

4° Le monde ne se maintient que par l’observance des règles