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Jumma, l’aristocratie guerrière se forme en même temps que la caste sacerdotale.

Les Ariahs ont à combattre les Daysous noirs habitants des montagnes et les Daysous jaunes (sans doute de la race mongole) qui occupent les plaines ; ces derniers sont avancés dans la civilisation, combattent sur des chars, ont des villes avec enceintes. Quand ils sont assujettis, les Brahmes leur empruntent le culte des génies qui était leur religion.

Dans la vallée du Gange, les Ariahs se civilisent et se corrompent ; les Brahmes favorisent l’établissement de petites monarchies pour tenir en bride les guerriers (Kchattrias) et parmi les compétiteurs ils appuient ceux qui les soutiennent.

Quelques-uns sont guerriers et rois.

Ils se font les gourous (directeurs de conscience) et les pourohitas (officiants) des rajahs.

Pour acquérir un grand prestige, ils établissent le noviciat des jeunes Brahmes et l’ascétisme des vieillards.

Jouissant de la paix par la protection des Radjas (princes guerriers), les Brahmes se divisent en deux camps ; les uns n’admettent comme efficaces pour le salut que la foi et la prière (la backti), les autres proclament la souveraineté de la bodelhi (grec des Grecs, la connaissance).

À la période védique succède la période héroïque, l’Inde des Kchattrias, qui dure plusieurs siècles pendant lesquels les Ariahs s’emparent : d’abord du cours inférieur du Gange, puis du reste de la péninsule.,

Pendant que les guerriers achèvent la conquête, les trois classes se distinguent et se séparent de plus en plus, les Brahmes s’emparent de tous les pouvoirs civils et judiciaires.

Les Brahmes et les Kchattrias se disputent le pouvoir ; les premiers, pour flatter la foule, adoptent ses superstitions et ses dieux, ils font appel aux races non aryennes et principalement aux peuplades guerrières à peine soumises ; avec leur aide et celle de quelques rois qui se déclarent pour eux, ils exterminent les Kchat-