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APPENDICE AU CHAPITRE III


N° 1. Martial, livre X. — « Deux galants se rencontrèrent un matin, chez Phillis, elle les satisfit tous les deux en même temps : l’un la prit par devant, et l’autre par derrière. »

N° 2. La Sodomie. — Dans l’Inde, cette pratique, à cause des souillures qu’elle est censée entraîner, n’a jamais eu beaucoup de faveur.

Les musulmans l’y ont propagée en l’approuvant.

Il ne paraît être ici question que de l’union basse, entre un homme et une femme ; elle est moins révoltante que la sodomie parfaite, qualification que les théologiens donnent à l’union avec un mignon.

Le P. Gury, art. 434. — « La sodomie parfaite n’est pas de la même espèce que la sodomie imparfaite, parce que, dans la première, l’homme est porté vers le même sexe et contre la nature, dans la seconde il est porté contre la nature.

« La première a un nom grec : la Philopédie (?), amour des jeunes garçons. »

On sait combien la philopédie était en faveur chez les Grecs et les Romains. Tous les vers d’Anacréon sont consacrés à Batyle. Qui ne connaît le vers de Virgile :

« Formosum pastor Corydon ardebat Alexim !

N° 3. Les Latins. — Parmi les poètes latins qui ont chanté l’amour, Ovide est le seul qui se taise sur les mignons.

Catulle et Tibulle se montrent attachés à leurs mignons autant qu’à leurs maîtresses. Catulle, poésie XV. « Je te recommande mes amours, Aurélius, toi qui es redoutable à tous les adolescents beaux ou laids. Satisfais ta passion quand et comme il te plaira, dans toutes les ruelles où tu trouveras un mignon de bonne volonté, je n’en excepte que le mien seul ; mais si ta fureur lubrique s’attaque à lui, malheur à loi ! Puisses-tu, les mains liées, publiquement exposé, subir l’affreux supplice que le raifort et les mulets font souffrir à l’adultère (sans doute le même qu’en Chine).

Tibulle, dans l’Élégie IV, livre I, donne des leçons aux amants des jeunes garçons.

« Prête-toi à toutes les fantaisies de l’objet que tu aimes.

« Pour l’accompagner, ne crains ni la fatigue de la route, ni le chaud, ni le froid, ni les intempéries.

« Veut-il traverser l’onde azurée, prends la rame.

« Veut-il s’exercer à l’escrime, badine d’une main légère, et souvent laisse ton flanc à découvert, alors tu pourras essayer de lui ravir un baiser qu’il laissera prendre en résistant.