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Il n’est point surprenant qu’un homme d’imagination identifie ainsi deux doctrines qui se rapprochent beaucoup par leur pureté.

M. Émile Burnouf, de son côté, pense que ce Credo était aussi celui des Ariahs dans l’Ariavarta, ce qui peut se concilier avec la thèse de Mr de Bunsen.

Le même auteur fait dériver la symbolique chrétienne du culte primitif des Ariahs.

Ce sont là de brillants aperçus plutôt que des faits rigoureusement acquis à la science. Ce qui n’est point contesté, c’est l’identité presque parfaite des règles sur les mœurs chez les Iraniens et chez les juifs, et par suite chez les chrétiens. Pour qu’on en soit frappé, il suffit de rappeler :

1° Les préceptes du Décalogue : VIe « Tu ne forniqueras point » ; IXe « Tu ne désireras pas la femme de ton prochain » ; ou bien le 6e commandement de Dieu : « L’œuvre de chair tu ne feras, qu’en mariage seulement », et le 9e « Luxurieux point ne seras, de corps ni de consentement. »

2° La doctrine de l’Église sur l’Onanisme (Père Gury, théologie morale),

« La pollution consiste à répandre sa semence sans avoir commerce avec un autre ; la pollution directe parfaitement volontaire est toujours un péché mortel. »

« Toute effusion de semence, faite de propos délibéré, si faible qu’elle soit, est une pollution et par suite un péché mortel. »


« DE L’ONANISME EN PARTICULIER »


« L’onanisme tire son nom d’Onam, second fils du patriarche Juda, qui après la mort de son frère Her, fut forcé, selon la coutume, d’épouser sa sœur Thamar pour donner une postérité à son frère. Mais, s’approchant de l’épouse de son frère, il répandait sa semence à terre pour que des enfants ne naquissent pas sous le nom de son frère. Aussi le Seigneur le frappa parce qu’il faisait une chose abominable (Genèse XXXVIII, 9 et 10).