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À ces déshérités que le besoin flagelle,
Que la misère enlace au fond d’un bouge affreux,
Donne pour oasis un abri sous ton aile,
Tends à ces affamés ta robuste mamelle,
Qu’ils goûtent les saveurs de ton lait généreux.

Inonde-les aussi d’air pur et de lumière,
Dilate ces cerveaux par l’ignorance étreints,
Montre-leur Dieu qui veille au fond de la prière,
Fais-leur aimer la femme et respecter la mère,
Rends moins sombres leurs nuits et leurs jours plus sereins.

Et tu pourras alors, calme, mais attentive
Aux flots envahisseurs de ce Rhin allemand,
Laisser dans ton cœur fier, où Dieu veut qu’elle vive,
Ta haine fermenter comme une eau corrosive
jusqu’au jour désiré du dernier dénoûment.