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Tu renîras aussi la horde tyrannique
De ces fous ténébreux qui, toujours maudissant,
Dans leur ambition perdent la République,
S’accrochent aux longs plis de ta blanche tunique,
Et s’en font un drapeau qu’ils teignent de ton sang.

Ils ne sont pas tes fils, ceux-là, ! Tes enfants, mère,
Vénèrent ta douleur et respectent ton deuil.
Quelques-uns des combats portent la trace altière,
Bien d’autres ne sont plus !… Ils dorment sous la terre,
Embaumés dans leur gloire, au fond d’un froid cercueil.

Ne les plains pas : la mort, qui dompta leur courage,
Leur a fermé les yeux à tes affronts derniers…
Plains les vivants plutôt, plains ceux pour qui l’orage
N’a ni soleil ni trêve, et qui font le voyage
De la vie à travers les plus sombres sentiers.