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Car ta large blessure ils la croyaient mortelle,
Ces haineux ennemis qui raillaient ta vigueur ;
Ils la verront bientôt cicatrisée, et telle
Que la croix du soldat, glorieuse étincelle,
Resplendir au point juste où palpite ton cœur.

Le temps relèvera tes sanglantes ruines,
La sève de tes bois n’est point tarie encor,
Tes lauriers abattus ont laissé des racines,
Patrie ! et ton soleil a des chaleurs divines
Qui sur ton sol aimé dardent leurs rayons d’or.

Mais après tant de jours de doute et de martyre,
Pour être encor la France et garder le front haut,
— Mère, pardonne-moi ce que j’ose te dire,
À toi qui sus toujours plus aimer que maudire… —
Oui, pour être la France ainsi qu’il nous la faut,