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- 40 aux solliciteurs (les Jésuites) (1), qui demandaient que le livre fût brûlé par la main du bourreau, mérite d'être citée, en raison de son esprit d'équité et de haute tolérance religieuse. Il dit que : « Ces chemings n'estoientplus tenables, mais qu'ilz advisassent, « puisque l'auteur tenait à garant les Pères d'y bien « respondre. » CHAPITRE II SENTI MENTS ET DISPOSITIONS DE HENRI IV A L'ÉGARD DE DUPLESSIS-MORNAY Le Pape voulut faire réfuter le livre huguenot par Bellarmin, son théologien officiel; mais le cé- lèbre controversiste déclina ce périlleux honneur. Clément VIII se tourne alors vers le roi Henri IV, et cherche à piquer son amour-propre, insinuant qu'un prince vraiment digne du nom de fils ainé de l'Eglise, et plus soucieux de la gloire du Siège apostolique, n'aurait pas souffert un pareil scan- (1) Le clergé était fort mécontent, au milieu de toutes les faveurs dont la cour le comblait, de n'avoir pas encore recouvré le pouvoir de fermer, comme autrefois, la bouche aux hérétiques par la prison et les bûchers, Il se trouva même un parlement de provinee assez peu respectueux des clauses de l'Edit de Nantes pour condamner le li- vre de Mornay, et le faire brûler par la main du bourreau. Mornay voulut en appeler de ce jugement à la chambre de l'Edit et non au Conseil privé dont il n'avait à attendre aucun acte de répara- tion et qui eùt étouffé l'affaire, ou tout au moins l'eût fait trainer en longueur. Google Digitized by