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faisant esclater ce livre avec un haut et superbe apparast, duquel il avoit rempli ou pour mieux dire infecté toute la France et les autres contrées circonvoisines. [1] »

Parmi tous ces libelles publiés contre Mornay, bien peu, en effet, méritent d’être tirés du profond oubli où ils dorment depuis trois siècles. L’auteur du traité de l’Eucharistie ne leur attribuait donc qu’unė médiocre portée, comme le prouvent les paroles suivantes : « Nul, dit-il dans la préface de sa réponse au livre de du Perron — Les actes de la conférence —, ne l’avait entrepris (son livre), ni en corps ni en pied pour en disputer les conséquences ou détruire les maximes. Mais bien par une nouvelle procédeure, on s’advisa, pour esblouir et estourdir le monde, de publier que ce n’estoient que fausses allégations, vous laissant par là à juger, car ce fut tout ce qu’ils eurent à dire : que si elles se trouvoient véritables, leur cause s’en allait perdeue.. Je les remercie de cette confession.

« Ils n’assaillirent le livre que sous bénéfice d’inventaire, ici un passage, là un aultre, ici une cotte, et là une date, bien loin d’y faire brèche, puisqu’ils ne tiroient qu’à coups perdeus ; d’en raser les fondements ou renverser le pied de la muraille, puisqu’ils ne poinctoient qu’aux girouettes ; et de faict,

  1. Discours véritable de l’ordre et forme qui a esté gardée en l’Assemblée de Fontainebleau. P. M. N. R. S. D. P. P. Anvers 1600.