s’eslevant contre Dieu, besongnant en toute efficace de Sathan, en toute puissance et miracle de mensonge, enyvrant de sa coupe les rois et princes de la terre, ouvrant la bouche en blasphèmes contre le souverain, contre son Christ et sous le nom de Christ, » il adjure ses lecteurs catholiques d’abandonner l’Église romaine, et d’embrasser les doctrines de l’Évangile ; car lorsque le « Fils de perdition fera une grande révolte, ou il faudra estre avec le révolté ou protester contre sa révolte. Ains vous en sçaurez gré à qui vous aura adverti ; de la peste, en vostre ville ; du loup, en vostre bergerie ; du feu, en vostre grange. Vous sonnerez vous mesmes le tocsein afin qu’on y accoure, qu’on vous secoure[1]. »
Cependant tout n’est pas à admirer dans le livre de Mornay. Il renferme 888 pages in 4o. L’auteur aurait peut-être pu le réduire dans une certaine proportion. Il y aurait gagné en force et en clarté. Cela lui aurait permis d’éliminer les témoignages empruntés à des écrivains d’une importance trop secondaire. La multiplicité des citations laisse parfois quelque confusion dans l’esprit, et rend la lecture du livre un peu laborieuse.
Ces réserves faites, on peut accepter dans toute sa teneur le jugement de Scaliger : « Opus prætantissi mum, et meilleur qu’aucun de ceux composés par des théologiens de profession, à l’exception de ceux
- ↑ Préface à Messieurs de l’Église romaine.
