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à lui.[1] C’est pourquoi, ajoute plus loin l’auteur : Renonçans à la nouveauté et embrassans l’antiquité, nous renonçons à la messe de l’Eglise romaine, nous embrassons la communion de l’Eglise réformée. Ce qui est de plus en la substance, nous le pouvons dire en bonne conscience, ou il est de la vanité de l’homme, ou il est de la perversité du malin.

Et Dieu veuille donc par sa saincte miséricorde, nous ouvrir à tous les yeux pour cognoistre ses voies, ains principalement nous mouvoir les cœurs, nous addresser les pieds pour y cheminer, pour y faire progrez.[2] »

Nous avons terminé ce résumé analytique. Il nous reste un regret, c’est de n’avoir pu donner qu’une très imparfaite idée de cette œuvre magistrale. Un livre de ce genre se prête d’ailleurs fort peu à l’analyse : tout y est citations, textes et discussions serrées et lumineuses. Duplessis-Mornay est connu comme écrivain et comme polémiste. La gravité de la pensée, la ferme sobriété de la forme, l’habileté dans le choix et l’ordonnance des arguments, et par dessus tout une élévation de sentiments, une haute inspiration du chrétien qui n’écrit point pour le plaisir d’écrire, d’entrer dans de vaines discussions, et d’y faire étalage de dialectique ou d’érudition, mais pour remplir un

  1. De l’institution, usage et doctrine, etc., pages 881 et suiv.
  2. Ibidem, page 887.