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par plusieurs grands personnages en ce temps, qu’après eux ce seroit témérité d’y entrer, sinon pour y suivre leurs pas. » Il ne laisse pas toutefois d’y consacrer encore plus de cent cinquante pages. Après avoir défini le sacrement : « une manifestation de la grâce de Dieu sous des signes ou symboles matériels », l’auteur montre que la messe est destructive des fondements mêmes de la foi chrétienne, de la nature de Christ, et des sacrements qu’il a institués dans l’Église. Il établit que la transsubstantiation et la présence réelle, n’ont aucun fondement dans les Écritures, et qu’elles furent à peu près inconnues dans l’Église jusqu’au concile de Latran ; qu’avant cette époque la plupart des docteurs et écrivains ecclésiastiques avaient entendu la Cène au sens symbolique, et conformément à son institution ; que cette profonde modification, pour ne pas dire corruption radicale, bien qu’adoptée par le concile de Latran, ne devint article de foi même qu’à partir du concile de Trente ; que c’était donc la plus nouvelle des nouveautés.

Nous aimons à citer l’auteur dans la conclusion des chapitres, car c’est là qu’il donne plus volontiers carrière à sa verve, et où il condense davantage sa pensée. « Or, avons donc achevé ce qui est de l’histoire et de la doctrine de la transsubstantiation en l’Eglise romaine ; combien esloignée de l’ancienne simplicité de l’Eglise chrestienne ; et combien de l’institution que nostre Seigneur fit de la Sainte-