Page:Lalot - Essai historique sur la conférence tenue à Fontainebleau entre Duplessis-Mornay et Duperron le 4 mai 1600, 1889.djvu/36

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 20 —

longs développements, trois chapitres entiers. Et ce ne sont ni les moins intéressants, ni les moins vigoureux du livre.

Nous ne pouvons suivre l’auteur dans son argumentation toujours sûre d’elle-même, et qui ne s’égare jamais en dehors des faits ; nous ne pouvons pas davantage reproduire ici quelques-uns de ces raisonnements qui sont comme des coups droits portés en pleine poitrine à ses adversaires.[1]

Il ya dans ces chapitres une foule de renseignements aussi curieux qu’instructifs. L’auteur nous donne un vrai traité sur la matière, prenant la question dans l’Ancien Testament, et la conduisant à travers le siècle apostolique et les méandres de l’histoire, jusqu’au seizième siècle. Nous nous bornerons à transcrire ici quelques lignes du résumé de la seconde partie. « Enfin, pour les faire croire plus hypocrites que saints, dit Mornay, de mariez qu’ils estoient (les prêtres) ils sont en célibat. Et par quelz degrez ? Certes, nous avons loué et la virginité, et la chasteté en mariage comme dons insignes de Dieu, l’un et l’autre recommandables en l’Église. Puis au lieu de les disposer ensemble, comme l’apostre, nous les avons opposés l’un à autre, comme si la louange de l’un n’estoit poinct suffisante, sans le blasme de

  1. « Ceux qui déclarent les Sacrements obligatoires pour tous, renoncent, selon leur doctrine, eux-mêmes à un sacrement ! »

    Voilà ce que nous appelons un coup droit, et il y en a beaucoup de ce genre dans le livre de Mornay.