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esté fait en langue entendue du peuple : sous le Nouveau, qui croira autrement ? Que la lumière soit moins claire que l’ombre ? La pleine science plus rude que les rudiments ? Certes, nostre Seigneur est venu pour desvelopper les mystères cachez devant tous les siècles, pour les desploier aux juifs et aux gentils, à toutes nations, à toutes langues. Et devant lui, dit l’apostre, il n’y a distinction du Juif au Grec, ni du Grec au Barbare. Pensons donc que tout ce qui a servi à l’esclaircissement des saints mystères, à l’instruction des chrestiens, lui aura esté agréable. Ne pensons point que ce qui en pourroit obscurcir la clarté ait peu procéder de son exemple, moins encore de son commandement. Il institue sa Saincte-Cène entre ses disciples : Qui doute que toutes les paroles d’icelle n’aient esté par lui prononcées en la mesme langue dont il avoit accoustumé d’user avec eux ? Il veut qu’à son exemple, elle soit célébrée en son Église, qu’en icelle nous annoncions sa mort jusqu’à ce qu’il vienne. Quelle façon d’annoncer, prononcer un langage que le peuple n’entend point ? »[1]

Enfin les prêtres se mariaient, ils n’avaient pas encore imaginé de s’astreindre au célibat, contrairement à l’ordre de Dieu, et à la pratique des apôtres. À cette question importante, Duplessy-Mornay consacre de

  1. De l’institution, usage et doctrine, etc., pages 262 et 263.