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qui devait, dans des temps d’ignorance et de corruption religieuse, se substituer au sacrement de la Sainte-Cène. Ils n’avaient, dans leur temple, qu’une table mobile, sur laquelle étaient déposés, comme nous l’avons vu, les éléments qui devaient servir à la Sainte-Cène. Ils ne connaissaient pas davantage les vases d’or ou d’argent, que la vanité devait introduire plus tard ; encore moins seraient-ils tombés dans cette idolâtrie que leur reproche avec tant de raison Mornay, d’en faire l’objet d’une vénération religieuse, et même d’une adoration. L’auteur entre, à ce sujet, dans des détails bien curieux, empruntés aux décisions des conciles de Reims et de Cologne[1].

Quant au costume du clergé, les ministres ou anciens portaient des vêtements simples et ordinaires, que l’orgueil sacerdotal n’avait pas encore pensé à modifier, et dont il devait faire plus tard une nécessité lithurgique. Enfin le culte lui-même se célébrait en une langue vulgaire, commune aux pasteurs et aux fidèles. Et cela se pratiquait ainsi dans toutes les Églises de la chrétienté. On ne pensait point, n’ayant pas encore cet amour exagéré de l’unité, ou plutôt de l’uniformité, — signe certain de formalisme et de décadence religieuse, — à considérer comme sacrée une seule langue à l’exclusion de toutes les autres. Sous l’Ancien « Testament, nous dit l’auteur, le service de Dieu a

  1. On sait aujourd’hui que les actes de ce dernier concile ne sont pas authentiques.