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L’auteur consacre deux chapitres à cette question des images. Il montre comment elles se sont introduites dans l’Église, grâce à la « nonchalance » des successeurs des premiers pasteurs et évêques, « sous la réception d’icelles ; lesquelles Sathan faisoit glisser doucement des maisons privées, aux publiques ; de l’usage profane et historique, à l’abus de vénération, d’adoration, de dévotion toute entière…[1]

« Or, les images ne furent guères receues ès temples, que les peuples qui sortoient nouvellement du paganisme, pensans avoir retrouvé en celles des apôtres et des saincts ce qu’ils avoient perdeu en celles de leurs Dieux, ne commençassent à leur vouloir rendre les mesmes honneurs. Et cet abus se répandit en divers lieux diversement, selon l’ignorance ou la capacité, la nonchalance ou la diligence des évesques ; mais gaigna évidemment un grand païs sous la Barbarie, qui inonda tout l’empire Romain par le desbordement de tant de nations farouches et barbares : Tellement que les images une fois receues, n’y eut plus moien de les chasser des temples ; la plus part des évesques pensans avoir fait beaucoup d’empescher qu’elles fussent adorées[2]  »

Les premiers chrétiens n’avaient pas d’autel, ne connaissant pas cet étrange sacrifice de la messe,

  1. De l’institution, usage et doctrine, etc., page 224.
  2. Ibidem, page 225.