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fice (bienfait). C’est la Sainte-Cène des anciens, c’est la nostre. Mais mettez-vous de l’autre costé, devant vos yeux, un prestre, avec un habillement estrange, le visage vers un autel, avec un clerc derrière, murmurant un langage incognu, entrecoupé de signes, levant une oublie avec cérémonie, la faisant adorer, la trempaut en son vin, la mangeant tout seul, sans interprétation ni exhortation, sans en donner autre instruction au peuple, voulant néantmoins qu’il soit persuadé par ce seul acte que moiennant quelque carolus qu’il donnera, il ait sacrifié nostre Seigneur pour lui ; lui aura mis en un besoin, son père en paradis, tiré de purgatoire, etc. C’est la messe romaine, celle dont nous contestons, celle dont on fait tant de bruit ; combien différente en manière et en effect (j’atteste ici leurs âmes) du service des Pères ? Combien donc de l’Institution de Christ, combien de ses disciples ? [1]  »

La seconde partie de ouvrage est consacrée à l’examen des « circonstances et dépendances » de la messe. Il s’agit ici des temples ou édifices consacrés au culte, des images, de la croix, des éléments de la Sainte-Cène, (le pain et le vin) du langage employé dans la célébration de ce sacrement, de l’onction des prêtres, du célibat auquel ils furent astreints dans la suite, etc… Toute cette partie semble au premier abord une

  1. De l’Institution, usage et doctrine du Saint-Sacrement de l’Eucharistie, etc., pages 185, 186.