infections mesme du monde. L’Eglise avoit esté ourrie ès montagnes et ès déserts, elle en sortoit vestue de poils de chameau ; toute sobriété, toute simplicité, toute innocence. Les évesques pour la pluspart la produisans au monde, avoient honte de la présenter telle aux gentils, à ceux qui fraischement sortoient ou mesme vouloient sortir du paganisme. Ces bons empereurs de mesme, désireux de la faire recevoir à leurs peuples, plus curieux de l’extérieur que de l’intérieur, de l’apparence que de la vérité, de la cérémonie que de la substance. Ils ne font donc point conscience de l’habiller à la paienne, de la parer des ornements des gentils, d’accommoder, en tant que sans préjudice de la foi, ils pensoient le pouvoir faire, les services et les cérémonies chrestiennes aux paiennes. Et cette procédure s’appelloit entre eux zèle et prudence, que Tertullian, sévère observateur de cette première pureté eust appelé sacrilège etc.[1] »
Nous sommes obligé de nous borner dans nos citations. Nous ne saurions toutefois résister au désir de reproduire la fin de la conclusion de la première partie.
L’auteur condensant ses réflexions antérieures établit de nouveau, comme dans une vaste antithèse, une opposition entre la célébration de la Cène, au temps
- ↑ De l’Institution, usage et doctrine du Saint-Sacrement de l’Eucharistie en l’Eglise ancienne, page 49 et 50.
