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Rien de plus simple au contraire que l’Eucharistie telle qu’on la célébrait au commencement. Quand les fidèles étaient rassemblés dans un même lieu pour prier ou adorer Dieu, un pasteur ou un ancien commentait les passages de l’Écriture qui avaient été lus, et adressait à la congrégation quelques paroles d’exhortation et d’édification. Ensuite le pain et le vin, déposés précédemment sur une table préparée à cet effet, étaient bénis par le président de l’assemblée. Alors tous les assistants échangeaient le baiser de paix et de fraternité, comme témoignage de leur union en Christ ; après quoi la Cène était distribuée aux fidèles. Ce qui restait, était porté aux membres de l’Église que l’âge, la maladie ou les infirmités tenaient éloignés de la table du Seigneur. La cérémonie terminée, toute l’assemblée rendait à Dieu de solennelles actions de grâce, et le Président la congédiait par une bénédiction, dont la formule était empruntée à quelque passage de l’Ancien Testament. Chants, lecture, commentaire de la parole de Dieu, prières et actions de grâce, tout, d’ailleurs, se faisait en langue vulgaire et était compris par chaque membre de la congrégation.

Dans la célébration de la messe, au contraire, l’assemblée est muette et passive, le rôle du prêtre, le seul officiant, et qui absorbe tout, consiste à faire des gestes, des génuflexions, à prendre des attitudes diverses, à prononcer des paroles dans une langue