le jour, l’heure, la forme, la rapportant seulement à son vray usage, à son unique fin ; ascavoir à lui, désigné et préfiguré en icelle. Au lieu que ceux de l’Eglise romaine, hommes et pécheurs, comme toute l’espèce, n’ont point eu honte de se dispenser de son institution en ce saint Sacrement, d’y tailler, changer, remuer tout à leur fantasie. Nostre Seigneur distribua le pain et la coupe à ses Apostres ; le père de famille à ses enfants. Où est une seule trace de cette communion, de cette communication en la : messe ? Il veut que ce saint Sacrement soit une commémoration de sa mort et passion jusques à ce qu’il vienne ; que nous nous consolions et fortifions en cette foi, nous estreignions en mutuelle charité, attendant que nous participions à sa gloire, que nous accomplissions son corps ès cieux. Où est cette commémoration en la messe ? où tout se dit en langage incognu, où tout se fait par signes et par murmures, non expliquez, non entendus, dont les interprétations mesmes sont si ridicules, si bizarres, si controversées entre leurs docteurs ? Et de fait, qui jamais ayant veu la célébration de la Sainte-Céne en ces premiers siècles, se pourrait adviser de la retrouver en la messe ? Qui est-ce, l’oiant, bien qu’attentivement, peut avoir l’esprit assez pénétrant pour la recognoistre, pour avoir leu ès Evangiles, la vraie institution de la Sainte-Cène[1]. »
- ↑ De l’Institution, usage et doctrine etc., pages 7 et 8.
