Page:Lalot - Essai historique sur la conférence tenue à Fontainebleau entre Duplessis-Mornay et Duperron le 4 mai 1600, 1889.djvu/21

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 5 —

d’entre eux, le commencement du règne de Louis XIII, où l’on verra les fils des ligueurs fraterniser, dans les salons qui commençaient alors à se former, avec les petits-fils de ceux qui avaient échappé ou succombé aux massacres de la Saint-Barthélemy.

Le catholicisme comprenait sa mission tout autrement. L’abjuration du roi lui avait fait la partie trop belle, pour qu’il n’en profitât pas, en essayant de glaner quelques conversions dans les rangs de la noblesse et de la haute bourgeoisie protestantes. Le fanatisme de la Ligue avait fait place à une politique plus calculée, plus hypocrite, et partant plus dangereuse pour la Réforme. La réaction, étendant partout son influence, avait rendu plus populaires et plus puissants que jamais, les divers représentants de l’Église catholique. Quelques années plus tard (1603), la grande affaire du gouvernement sera de rappeler officiellement les Jésuites. Les membres de cette trop célèbre société, toujours fidèles à son principe d’envahissement et d’absorption, se sont déjà glissés furtivement, se faisant humbles, s’avançant pas à pas dans l’ombre. Déjà même l’un d’eux[1] a osé combattre les thèses de Duplessis-Mornay, tandis que d’autres ont demandé la condamnation de son livre au Parlement de Bordeaux. L’exclusion à l’égard des protestants est dévenue le mot d’ordre de cette vaste réaction. L’Édit

  1. Le Jésuite Richeome.