ce titre : De l’institution, usage et doctrine du Saint-Sacrement de l’Eucharistie en l’Église ancienne. Ce livre (précédé d’une préface à MM. de l’Église romaine) d’un caractère grave et élevé, et dans lequel la messe, ainsi que les doctrines et pratiques qui s’y rattachent, était battue en brèche avec une rare vigueur de dialectique, et à l’aide d’une érudition prodigieuse, produisit une profonde impression sur les théologiens et les hommes lettrés des deux partis.
Cette publication paraissait à son heure.
Après la promulgation de l’Édit de Nantes qui accordait, ou à peu près, la liberté religieuse aux protestants, les Églises réformées furent tout entières à la joie de pouvoir servir Dieu en paix et sans entraves. Elles ne songèrent qu’à panser les plaies du passé, à se réorganiser, et à jouir de cette conquête qu’elles avaient achetée au prix de tant de luttes, de souffrances et de sang versé sur les champs de bataille. Elles pouvaient être tentées de délaisser la polémique avec Rome, de renoncer désormais à faire des conquêtes sur le catholicisme. Elles risquaient d’oublier que les minorités qui se bornent au rôle purement négatif de la défense, ou qui se cantonnent sur le terrain trop étroit de la conservation, sont, tôt ou tard, fatalement entamées par les efforts d’une majorité puissante et active. Les protestants n’étaient pas encore arrivés, il est vrai, à cet état voisin de l’indifférence religieuse qui marquera, pour un grand nombre
