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couper le vent et, en même temps, chasser la vermine. L’hôpital, les spacieuses salles à manger, les dortoirs qui servaient en même temps de salles de réunion, de même que les bureaux des officiers de la construction, étaient tous de même confection, à l’exception du Staff House, résidence des officiers, qui était aménagée avec luxe et confort. Tout l’ensemble avait un air de propreté que la blancheur de la neige rendait presque attrayant.

Le premier mars au matin, André partit pour le bureau de l’ingénieur Jennings afin de prendre la position que celui-ci lui avait promise. Il croisa en chemin un groupe de Polonais qui attendaient leur tour pour demander de l’ouvrage. Un du groupe, qui avait travaillé au barrage, le reconnut comme le sauveteur de Jack Brown. Il le salua d’un air aimable, et, ayant vivement raconté à ses compagnons l’acte de bravoure d’André, ceux-ci l’entourèrent pour le féliciter. André leur répondit dans leur langue, à leur grande surprise. Il les remercia de leurs félicitations, puis continua son chemin vers le bureau de l’ingénieur.

Il frappa à la porte avec un certain serrement de cœur. Quel accueil allait-il recevoir de Monsieur Jennings ? Il y avait déjà quatre mois que l’événement s’était passé et il était peut-être las de le payer à rien faire.

Come in ! fut la réponse de l’ingénieur au timide coup de poing d’André.

— Ah ! c’est vous, jeune homme, dit l’ingénieur en anglais.