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— Il se nomme Jack Brown, dit-elle. Nous nous sommes donc trompés.

— Évidemment, puisqu’il a les cheveux roux et qu’il est anglais, ça ne peut certainement pas être André Lescault, dit le père.

— You, connaître André Lescault ! dit l’anglais.

— Oui, c’est mon fils !… C’était mon fils !… Puis, se reprenant : Oui, c’est bien mon fils !

— Le fils à vous !

— Mais… vous le connaissez ?

— Non, c’est moi voir son portrait dans journal anglais de Montréal et c’est mes amis dire : ressemble beaaooucoup à moa, répondit le jeune homme sans broncher.

— Offre-lui à déjeuner, dit le père, heureux que ce ne soit pas André qui soit arrivé sans le prévenir.

Le jeune homme ne se fit pas prier et mangea de bon appétit. Il s’informa ensuite du chemin pour l’Isle Maligne où il allait chercher de l’ouvrage et continua sa route sac au dos, comme il était arrivé.

Cette ressemblance frappante avec André ne fut pas sans créer une commotion profonde au sein de la famille. Madame Lescault surtout ne cessait de s’énerver de cette visite.

— Quelque chose est arrivé à André ! ne cessait-elle de répéter. C’est une apparition, bien sûr ! Il n’y a pas sur la terre deux êtres qui se ressemblent comme ces deux-là !

— Il a aussi les yeux bleus, dit Henriette.