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bientôt connaissance et chercha son bienfaiteur pour le remercier.

Tout le monde fut frappé de la ressemblance des deux jeunes garçons qui se trouvèrent ensemble à l’hôpital.

— À qui dois-je la vie ? dit Jack Brown s’adressant en anglais à André.

— Je me nomme André Lescault, dit-il, oubliant qu’il avait changé son nom en Selcault. Je vous demande pardon, Selcault est mon nom, ajouta-t-il.

Jack Brown devint pâle comme la mort et s’évanouit de nouveau.

— Il doit avoir une blessure interne, dit le médecin qui avait été appelé d’urgence.

André frissonnait continuellement et le médecin ne pouvait réussir à le réchauffer. Ils le frictionnèrent d’alcool et l’enveloppèrent dans de chaudes couvertes de laine ; mais la fièvre s’empara quand même de lui.

Pendant de longues semaines il fut entre la mort et la vie. La garde-malade préposée à l’hôpital d’urgence ne le quittait que pour faire les pansements aux blessés qui toujours de plus en plus nombreux rentraient à l’hôpital.

Jack Brown s’était vite remis de son indisposition. Après un examen sérieux le médecin déclara que son patient ne souffrait d’aucune blessure interne et que son évanouissement n’était dû qu’à l’émotion.

Il décida de quitter l’emploi de la Compagnie en déclarant : qu’ayant été sauvé miraculeusement