du petit lac. La grotte de Notre-Dame-de-Lourdes sise de l’autre côté se profilait élégante sous un ciel azuré et baignait son ombrage dans le miroir limpide sis à ses pieds.
Une heure de trajet additionnel les transporta à Chambord. Les eaux bleues du Lac-Saint-Jean servaient de miroir nouveau au soleil qui remontait lentement le firmament dans sa course vers l’Occident. Le train longea longtemps le lac qui ressemble plutôt à une mer intérieure. Le petit bateau de Honfleur, « le Péribouca », filait à toute vapeur dans le lointain. Pas la moindre petite brise ne venait hérisser la surface plane de cette immense nappe d’eau, si ce n’est le sillon du petit navire qui laissait derrière lui un V immense.
— Hébertville ! cria tout à coup le chef du train. Presque tous les passagers de seconde sautèrent en bas du train et André se trouva mêlé à eux sur le quai de la gare.
Une nuée de cochers se rua sur les voyageurs.
— Ici pour l’Isle Maligne ! criait-on de tous les côtés à la fois.
— Si vous voulez vous faire « mener en monsieur », par ici, etc., criait un conducteur de taxi. Eh ! le jeune homme (s’adressant particulièrement à André). Il y a de la place pour un de plus. Ça ne vous coûtera pas cher. À quatre ça vous coûtera rien que deux piastres.
André s’informa du chemin et partit à pied pour parcourir la distance de neuf mille qui sépare Hébertville de l’Isle Maligne. Comme il