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— Ah ! oui, parbleu, j’allais oublier. C’est pour le jeune homme qui m’accompagne. Il cherche du travail et j’ai pensé à toi.

— Vous arrivez bien, mon oncle, j’ai besoin d’un garçon de table pour la grande salle à manger. Avez-vous de l’expérience, dit-il à André en se tournant de son côté.

— Oui, un peu ; je ne suis pas un expert, mais peut-être que je pourrais faire votre affaire, répondit-il tout joyeux ; mais oui, je crois que je ferai votre affaire.

— Vous pourrez commencer demain matin. Apportez vos références et vous vous mettrez à l’œuvre immédiatement.

Pour toute réponse André pâlit et regarda le père Coulombe d’un air suppliant, que celui-ci comprit.

— Tu sais, Joseph, je peux te le recommander, c’est un bien bon jeune homme.

— Oui, je comprends, mon oncle, mais les règlements de la maison exigent des références et il faut bien que je les suive.

— Je reviendrai, alors… dit André hésitant, mais non… vaut mieux vous le dire tout de suite, je n’ai pas de références. Je vous remercie quand même de votre bonne volonté à mon égard.

Sur ce, il sortit avec le père Coulombe, mais ne proféra pas une seule parole, en cheminant du Château à la modeste résidence du vieux bedeau.