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avions ligoté, avait réussi à se libérer et à avertir la police en donnant notre signalement. Une balle de revolver ayant sifflé à nos oreilles, nous crûmes plus prudent, Short et moi, de nous réfugier dans le premier cinéma que nous rencontrerions. Nous prîmes avec nous le magot, et Carring continua avec l’auto qu’il alla précipiter dans le fleuve.

Nous avions été observés en entrant au cinéma, et la police attendait notre sortie pour nous arrêter. Toutes les issues étaient bien gardées. J’aperçus un homme de police qui, imprudemment, mit sa tête dans l’entrebâillement d’une porte, cherchant à nous localiser dans la salle. Je portai la main à mon revolver pour lui flamber la cervelle, mais je me ravisai. Comme tout le monde sortait, je profitai du brouhaha pour me coucher sur le plancher avec Short. Nous entendîmes un tumulte au dehors pendant que nous restions couchés à plat ventre sur le plancher. Des cris de protestations, puis des cris de : Jail him ! jail him ! Coffrez-le ! coffrez-le ! c’est lui ! Il était déguisé, mais je le reconnais ! furent distinctement entendus par nous. Nous pûmes reconnaître la voix du directeur de la banque qui donnait des instructions à la police.

— Notre affaire est bonne, dis-je à Short ; un autre est arrêté à notre place ! Nous sortîmes alors du théâtre pour nous mêler aux autres curieux, en attendant une chance de nous sauver. La patrouille fut bientôt sur les lieux et nous vîmes partir un jeune homme, pâle de terreur, au bras de deux