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XXV

Pour se distraire, Agathe faisait tous les jours de longues marches, tâchant d’oublier, si possible, celui qu’elle adorait. « Le langage des fleurs ne ment pas », mais les fleurs ne lui avaient dit qu’une chose et elles avaient laissé de côté le mariage. Entre s’aimer et se marier il y a tout un monde de différence. Elle allait tous les jours chercher le courrier, parcourant à pied la longue distance entre leur résidence et le bureau de poste.

Deux mois de cette vie monotone s’étaient écoulés. La révision du procès marchait à pas de tortue. Mille et une objections furent posées par l’avocat de la Couronne, pour retarder le nouveau procès.

Par une belle et tiède journée d’avril, où la neige fondante multipliait les petits ruisseaux sur la chaussée, Agathe s’en retournait chez elle en lisant le journal rempli de gros titres. Quelle profusion de nouvelles ! se disait-elle. Tout à coup, ses yeux tombèrent sur une manchette qui sembla l’intéresser plus que les autres : Testament unique ! y lit-elle.

— Tiens, qu’est-ce que ce testament ? Une erreur judiciaire ? Mais c’est intéressant ! C’est d’une chose semblable qu’André a été victime ! Mais elle se trompe donc la justice, parfois ! Elle continua de lire l’article :