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eu un procès régulier ; rien n’a été négligé et votre père, me dites-vous, s’est même ruiné pour vous défendre. Vous avez été jugé par douze de vos pairs ; enfin vous avez fait trois ans de bagne !

— Si j’étais coupable, Monsieur Drassel, j’aurais encore le droit de vous dire que j’ai payé ma dette à la société, que je lui ai donné ce qu’elle exigeait de moi ; mais je suis innocent et je vous le jure.

— Alors comment concilier tout cela ?

— C’est une de ces malheureuses erreurs judiciaires qui ne s’expliquent que quand le vrai coupable fait une confession. J’ai l’intention de faire réviser mon procès.

— Et vous croyez faire ainsi éclater votre innocence ? Ne craignez-vous pas de vous enfoncer davantage, en ressuscitant cette malheureuse affaire, et de n’obtenir comme résultat qu’une dépense considérable d’argent ?

— Croyez que je tiens plus à l’honneur qu’à l’argent. Existe-t-il dans les annales judiciaires, à votre connaissance, le cas d’un coupable ayant subi sa peine et demandant une révision de son procès ?

— Non, et ce serait peut-être le seul atout en votre faveur ; les témoins, le jugement, tout serait contre vous.

— Je le ferai quand même, Monsieur Drassel ; je l’ai promis à Agathe. Je suis actuellement à la recherche d’un individu, et, si je puis le rattraper, je crois que je tiendrai la clef du mystère.

— De quel individu s’agit-il ?

— C’est mon secret, pour le moment !