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comme elle était venue et le gâteau de carton se referma sur elle.

Cette scène de paganisme avait fini par dégoûter le groupe Drassel. Sous prétexte qu’elle se sentait malade, Madame Drassel demanda à son mari de l’accompagner chez elle à Chicoutimi. André et Agathe suivirent de près, heureux de quitter cette scène déprimante.

Après leur départ, les quolibets plurent sur ces arriérés, qui ne pouvaient convenir du progrès et de l’hommage qu’on devait lui rendre. Les fils d’Abraham, surtout, furent d’une violence digne d’eux.

Madame Duprix fut cependant très correcte et excusa Monsieur et Madame Drassel, en expliquant que Madame Drassel s’était tout à coup trouvée indisposée.

La danse reprit bientôt avec une allure endiablée. Les fox-trot, turkey-trot, tango et toutes les danses animales et sauvages, se succédaient sans relâche. On dansa ainsi jusqu’à deux heures du matin, heure fixée pour l’illumination de la terrasse. Ce moment était attendu avec anxiété par tous ces gens avides de nouveau et d’imprévu.

Les invités furent priés de sortir sur la grande véranda qui donnait sur le jardin artificiel.

Une exclamation semblable à celle qui avait eu lieu à l’illumination de l’intérieur éclata, quand Monsieur Duprix fit jaillir un nouveau torrent de lumière qui éblouit les yeux des spectateurs.