André, profondément blessé des propos injurieux du jeune Greenberg, alla trouver Agathe et lui manifesta son intention de se retirer.
— Ne faites pas cela, André, dit Agathe ; vous auriez l’air de leur donner raison.
— Je ne puis supporter ces quolibets sans répondre. Je ne sais ce qui me retient de le précipiter dans le Saguenay par la fenêtre.
— Vous iriez le repêcher, dit Agathe en souriant, et on vous accuserait d’intrigues !
— Vous avez raison, Agathe. Je me tairai pour vous.
— Je me charge de le mettre à sa place à ma façon. Il m’a demandée pour la troisième valse. Je la danserai avec vous.
— Entendu !
Il y avait, sur la table, un gros gâteau qui ressemblait plutôt à un gâteau de noces et qui intriguait beaucoup les invités. Pourquoi ce gâteau plutôt grossier qui cadrait mal avec les décorations de bon goût et les mets délicats ? Tout à coup, le gâteau, qui était en carton, s’ouvrit pour laisser passer une tête de femme magnifique. Bientôt, les épaules émergèrent, pour enfin laisser passer le corps complet d’une beauté parfaite. Cette femme était vêtue de drap d’or serti de diamants.
Une clameur d’admiration sortit de toutes les poitrines.
— La déesse Progrès ! dit-elle en s’annonçant elle-même, tout en tournant sur un pivot pour se faire admirer de toute l’assistance. Elle retourna