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— Ce mais… en dit beaucoup, cependant ?

— Je vous raconterai son histoire sous le sceau du secret.

Elle raconta tout ce qu’elle connaissait, ou du moins tout ce qu’elle croyait connaître au sujet d’André. Dans ses moments de charité, à sa façon, elle se permettait de broder, quand elle ne connaissait pas à fond son sujet. Histoire de paraître renseignée. Elle finit par la mise en garde habituelle : N’en parlez à personne ! Ce qui voulait dire : laissez-moi le plaisir de raconter son histoire à tout le monde. Deux heures après, tous les invités connaissaient ou prétendaient connaître l’histoire d’André.

La danse se continua au milieu de cette féerie lumineuse jusqu’à une heure du matin, alors que le maître d’hôtel vint annoncer que le réveillon était prêt.

Les invités se dirigèrent vers la salle à manger, anxieux d’y contempler les merveilles qui les y attendaient. Nouvelles surprises, nouvelles exclamations !

Des tables somptueuses avaient été dressées au milieu d’un jeu de lumières, tout différent de la première salle. Les vins mousseux, les liqueurs capiteuses attendaient les hôtes de Monsieur et Madame Duprix. Le choc des verres ne tarda pas à mêler ses bruits aux paroles d’admiration que prodiguaient maintenant les invités, émoustillés par le champagne qui coulait à flots.

— Je suis à me demander, dit un loustic échauffé par le vin, combien Monsieur Duprix a