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André, qui avait été remarqué au bal des Drassel, reçut aussi une invitation qu’il accepta afin d’y accompagner Agathe.

Un bateau spécial, nolisé aux frais de Monsieur Duprix, devait recueillir les invités de Toronto, Montréal, Québec, et même ceux de New-York qui seraient à Montréal à son passage. Ses invités étaient ses hôtes, du moment qu’ils s’embarquaient, jusqu’à leur retour chez eux. À Bagotville, où devait accoster le bateau, une nuée d’automobiles réquisitionnées par toute la région était à la disposition des hôtes. Les hommes devaient revêtir leurs habits de cérémonie sur le bateau et les femmes leurs robes… sans cérémonie.

Tel que prévu, le ciel était sans lune par ce beau et tiède soir du douze juillet. De nombreuses étoiles sillonnaient le firmament bleu, à l’arrivée du bateau qui avait été fixée pour dix heures. La longue distance de Bagotville à l’Isle Maligne fut franchie en un court espace de temps par ce défilé innombrable d’automobiles, qui éclairaient la route de leurs phares puissants.

Quel ne fut pas l’étonnement des invités, de constater que l’allée qui conduisait au château était éclairée par des réverbères à l’huile, qui jetaient une pâle clarté sur les beautés que leur faisait entrevoir la puissante lumière des phares d’autos. La porte cochère n’était illuminée que par deux chandelles sous globe. Le grand hall d’attente était tout juste assez éclairé pour que