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Une nuée d’ingénieurs électriciens, d’artistes en peinture, en mosaïque et en décoration, des tailleurs sur verre, prêtèrent leur concours pour créer un art nouveau : celui de la mosaïque électrique. Le rocher aride, en face du château, avait été nivelé sur une étendue considérable. Au moyen d’un agencement de minuscules ampoules électriques, cachées sous une surface de verre dépoli et artistiquement taillé, on avait réussi à donner l’illusion d’une pelouse, ornementée des fleurs les plus variées. De larges allées également électrifiées donnaient l’apparence d’un tuf rouge sillonnant cette immense pelouse électrique.

Les fleurs les plus diverses avaient été tellement bien imitées, qu’on aurait été tenté de se baisser pour en respirer le délicieux parfum.

Un obélisque de deux cents pieds, taillé à même le granit de l’île, fut placé au centre. Tout ce jardin artificiel était protégé par une épaisse vitre, taillée de manière à donner du relief à chaque petit détail. Deux millions d’ampoules électriques furent employées à la confection de cette terrasse artificielle, unique au monde.

L’intérieur du château était à l’avenant. Qu’il suffise de dire que trois quarts de million de lumières avaient été requises pour la mosaïque qui ornait le plafond et les murs de la salle de danse. Dix artistes de renom avaient travaillé, pendant cinq ans, à cette merveille mondiale.

On avait taillé, sur le plancher en verre dépoli, des guirlandes de roses que faisaient ressortir des