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tamment. À peine rentré dans sa chambre, il relut encore une fois ce message de fidélité :

Le langage des fleurs ne ment pas !
Je vous aime toujours et vous admire !

Pour la deuxième fois, il baisa ce simple morceau de papier qui parlait si éloquemment. Sa plus grande épreuve, au cours de la grève, avait été le sacrifice qu’il avait fait de son amour pour le triomphe d’un principe. Celui d’Agathe était intact et son cœur brûlait toujours de la même flamme pour lui.

André était récompensé. Sa conduite avait fait l’admiration de celle qu’il aimait. C’était assez pour lui faire oublier les trois mois d’angoisse à son sujet.

Comment le père accueillera-t-il le gréviste ? était la question que se posait maintenant André.

— Bah ! se dit-il : La Providence a bien réglé la grève, elle arrangera bien nos amours !

Une semaine s’était à peine écoulée depuis la chute du ministère, qu’André reçut la dépêche suivante :

Monsieur André Selcault,
Chicoutimi, P. Q.

Accepteriez-vous ministère du travail, dans le cabinet que je suis à former ? Vous vous feriez élire au cours des prochaines élections générales qui vont suivre la formation de mon cabinet.

Signé : Aimé Boisjoli,
Premier Ministre, député du Lac-Saint-Jean.