— Oui, je l’ai remarquée dans ses livres ! C’est bien, en effet, son écriture régulière ! Regarde ces lettres bien formées. Tu permets que je l’ouvre, papa ?
— Mais oui, puisqu’il est à ton adresse. Si je coupais le fil pour toi, Agathe ?
— Voilà que tu rajeunis, papa ! Couper la ficelle ? Ha ! ah ! Eh bien vas-y !
— Ah ! quel joli camée, s’exclama Agathe en examinant le contenu du colis. Regarde, papa, comme il est beau !
— Il a du goût, Selcault, répondit Monsieur Drassel en ajustant son lorgnon pour examiner la pierre de plus près.
— Tu ne t’en doutais pas ? Puisqu’il m’aime !
— Ah ! Et quand te l’a-t-il dit ?
— Ça se voit ! Il n’a pas besoin de me le dire. Si tu avais vu comme il avait l’air heureux de m’avoir repêchée !
— Ce n’est pas un indice bien sûr ! On est toujours heureux d’un acte d’héroïsme !
— Moi, je l’adore, papa ! Un homme comme toi, qui travaille. Un homme d’affaires qui réussira, je te l’assure !
— Alors ce n’est pas parce qu’il t’a sauvé la vie ?
— Non, je l’aimais déjà ; mais le fait de m’avoir sauvé la vie n’est pas de nature à diminuer mon admiration pour lui. Toi aussi, tu dois l’aimer pour avoir si bien réparé l’imprudence de ta petite Agathe.