donnant son opinion sur tel ou tel sujet, sans cependant demander de conseils.
Monsieur Drassel scrutait toujours attentivement le courrier de New-York. Un petit colis, qui avait sans doute échappé à la vigilance des douaniers, fut trouvé un matin dans la case postale de l’usine.
— New-York ! Agathe Drassel ! lit tout haut Monsieur Drassel, en examinant le colis que venait de lui remettre le messager.
— Téléphonez au chauffeur de venir un peu plus à bonne heure que d’habitude, dit-il au chef de bureau qui vint chercher la correspondance de routine.
Il regarda de nouveau le colis et sourit. C’était, à sa connaissance, le premier qu’Agathe recevait et il décida de le lui apporter lui-même à la maison. Il quitta le bureau de bonne heure et fila droit à la chambre de sa fille malade.
— As-tu fait une commande à New-York ? dit-il d’un air un peu moqueur.
— Non ! répondit-elle, étonnée et intriguée en même temps de l’air moqueur de son père. Pourquoi me demandes-tu ça ? Tu as l’air tout drôle ! Pour toute réponse, Monsieur Drassel sortit le minuscule colis de sa poche.
— Tu fais le messager, maintenant ? dit Agathe, en prenant le colis dans ses mains. Mais c’est l’écriture de Monsieur Selcault ! continua-t-elle joyeuse.
— Ah ! tu connais son écriture ?