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supplémentaire de trois mille dollars m’a aussi été confié pour l’achat d’un « roulant ».

Si vous désirez rentrer en possession de ladite ferme, vous voudrez bien vous présenter chez le soussigné d’ici à trente jours.

En foi de quoi nous avons signé :

Paul Geoffrion,
Notaire.

Tous les gens de la maison se regardèrent sans proférer une parole.

— Si nous écrivions au notaire pour lui demander le signalement de cet individu ? hasarda enfin Madame Lescault.

— C’est une fumisterie, répondit son mari. Des dix-huit mille piastres, ça ne tombe pas ainsi du ciel. On a connu notre malheur, là-bas, et on veut nous humilier encore !

— Mais, je connais l’écriture du notaire, et c’est un homme sérieux, continua Madame Lescault, en regardant attentivement la lettre.

— C’est bien vrai, le notaire Geoffrion ne se permettrait pas une farce semblable. Et qu’allons-nous faire ? dit-il d’un air plus embêté que réjoui.

— Retourner à Verchères ! répondit Madame Lescault. Nous sommes ruinés, la Providence vient à notre secours ; acceptons avec reconnaissance et remercions-la.

— Je n’accepterai pas ce don sans en connaître la provenance, dit fièrement Pierre Lescault.