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peu fatigué. J’ai besoin d’un gérant pour me seconder. À quarante ans, je n’ai pas encore goûté aux douceurs du foyer et j’ai besoin de repos. Je crois avoir découvert, en vous, l’homme capable de me soulager ; j’y songeais depuis quelque temps. Quel salaire me demandez-vous ?

— Vous savez mieux que moi quel salaire commanderait cette position.

— Je vous offre vingt-cinq mille dollars par année.

— Je l’accepte avec reconnaissance. Je pourrai rembourser mon père cette année même !

— Vous devez quelque chose à votre père ?

— Les frais du procès qui se montent à quinze mille dollars.

— Je vous les donne en plus !

— Je regrette de ne pouvoir accepter, Monsieur Drassel. J’ai promis de le rembourser du prix de mon travail. Si cependant vous voulez bien m’avancer la somme, je vous en serai très reconnaissant. Cela me permettra de m’acquitter immédiatement.

— Volontiers, répondit Monsieur Drassel, heureux de pouvoir rendre quelque service à André. Puis, enthousiasmé, il continua : Dites-moi, André, vous aimez Agathe ?

— Je ne vous ai jamais menti, Monsieur Drassel, et je mentirais si je disais le contraire. Je m’étais déjà épris d’elle, je ne sais trop comment. Elle venait souvent au bureau, nous causions. Je