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— Tu sais que Madame Wolfe voit clair ! C’est elle qui m’a mise sur mes gardes ! Je lui dois une fière chandelle, car sans elle je faisais comme tu aurais fait sans moi, et nous tombions tous deux dans le piège !

— Et les divagations de Madame Wolfe te suffisent pour croire à une affaire montée ? Elle a dû aussi te parler de son fils : fameux joueur de golf ! Et Agathe, que dit-elle de tout cela ?

— Tu comprends que je n’ai pas osé la questionner dans l’état d’énervement où elle est ; le médecin lui a interdit toute émotion. Elle a demandé à voir Selcault, sous prétexte de le remercier ; l’entretien n’a duré que quelques minutes ; mais j’ai tout compris : ils sont amoureux l’un de l’autre. Si tu avais vu avec quelle ardeur il a baisé sa main quand elle la lui tendit, tu n’aurais pas besoin d’autre témoignage.

— Et quand cela serait comme tu le dis, où est le mal ? Ils sont jeunes tous les deux, libres tous les deux ! D’ailleurs, quand Agathe sera rétablie, je ferai une petite enquête, et s’il y a quelque chose de louche je le découvrirai bien.

— Monsieur Selcault ne te dira toujours pas son passé, et si tu savais ce que Madame Wolfe m’a appris ?

— Alors, tu me fais des cachettes, au sujet d’André ?

— André ! De là à dire mon gendre, il n’y a qu’un pas.

— Selcault, si tu préfères.