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Madame Drassel, qui était matinale, avait eu connaissance de l’arrivée de son mari. Elle l’avait suivi à la chambre d’Agathe, restant à la porte, épiant ses mouvements.

— Tu as été d’une belle imprudence ! dit-il, en rencontrant son épouse.

— Tu es fatigué, Hugh, répondit Madame Drassel d’une voix douce. Nous reprendrons le sujet plus tard. Il y a toute une trame autour de cette affaire, que je t’expliquerai quand tu seras reposé. J’ai fait préparer ton déjeuner ; prends-tu ton café au lait ?

— Peu importe, pourvu qu’il soit chaud, et fort surtout !

— Mais tu n’es pas toi-même. Tu n’as rien à craindre, tout danger est passé !

— Heureusement que Selcault était là ! Mais comment se fait-il ?

— Je t’ai dit que je t’expliquerais tout plus tard et tu brûles les étapes !

— Quand on voit son nom, dans les journaux, accolé à des histoires à dormir debout, on a raison de vouloir savoir ! Il y a aussi l’inondation de la région de la Tikuapé qui me tracasse ! Ce n’est pas ce que les ingénieurs m’avaient assuré ! Je pense à ces autres pères de famille qui ont perdu de leurs enfants, dont la noyade d’Agathe aurait bien pu être la rançon. Ah ! s’ils ont éprouvé les mêmes sentiments d’horreur que moi-même à la lecture de l’accident, comme ils doivent maudire ceux qui en sont la cause !