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moins une vie assez modeste, pour des gens de leur condition.

À l’âge de dix ans, Agathe avait été confiée aux Dames de la Présentation de Marie, à Coaticook, pour y poursuivre ses études et parfaire son éducation. Pourquoi Monsieur Drassel avait-il choisi la perle des Cantons de l’Est pour y envoyer sa fille ? Madame Drassel s’y était d’abord opposée, disant que c’était trop loin de Chicoutimi ; mais Monsieur Drassel était resté inflexible. Écossais de sang, il tenait sans doute à ce que sa fille apprît l’anglais en même temps que le français, et même qu’elle l’apprît à la perfection. En plus, le couvent de Coaticook offrait toutes les garanties d’hygiène possibles, étant situé dans une petite ville où tout respire la propreté, où l’on jouit de tout le confort moderne.

Agathe n’avait peut-être pas hérité de la beauté remarquable de sa mère, mais elle avait de plus belles qualités. Sa bonté, ses bonnes manières, sa jovialité et son étonnante humilité étaient remarquables.

Au Pensionnat de la Présentation, à Coaticook, elle ne faisait jamais parade de ses richesses, et rien ne pouvait laisser croire qu’elle fût fille de millionnaire. Seule sa générosité envers ses compagnes moins fortunées aurait pu laisser soupçonner de l’aisance chez ses parents.

Une chevelure dorée, abondante, encadrait une figure qui respirait la bonté et une vive intelligence, sans rien de plus remarquable. Ses études finies,