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— Et je vous assure que ça ne m’a pas pris de temps à leur faire leur biscuit, à ces mécréants. Puis il raconta avec force détails sa version de l’attaque.

— Si je n’avais pas été là, je ne sais pas ce qui serait arrivé au petit « Frenchman », dit-il comme conclusion.

— Un petit « Frenchman » de six pieds sait quelquefois se défendre, répliqua toujours froid M. Jennings. Quant à moi, je n’aimerais pas à le rencontrer dans une lutte de « Savate ! »

— « Savate », What is that ?

— C’est un petit coup de pied qui ressemble un peu au coup de pied de l’âne. Vous connaissez ça le coup de pied de l’âne ?

— Non !

— Vous le pratiquez pourtant bien.

— Oh ! oh ! ça doit être ça, reprit le gardien entre ses dents. Vous a-t-il déjà donné une exhibition de cet art ?

— Oui, je l’ai déjà vu à l’œuvre !

— J’aimerais bien à voir ça, dit le vieux gardien, devenant familier.

— Quelquefois ça se fait si vite, qu’on n’a pas le temps de voir !

— Aurait-il deviné ce qui s’est passé ? se dit le gardien en face du sang-froid de son maître.

André vint donner des explications à l’ingénieur sur l’ordre du chef de bureau, qui ne s’était pas gêné pour lui dire qu’il n’ajoutait pas foi à la prétendue attaque.