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Après lui avoir montré l’amoncellement de petits sacs d’or dans la cave, Angéline lui révéla, qu’à part cela, il y avait dans la grotte de Gethsémani une valeur au moins égale à la première.

— Comme mon fils vous avait choisie pour être son épouse, je vous abandonne la moitié de cette fortune, dit le père Vigneault.

— Sur les conseils du curé, elle accepta ce don, quoiqu’elle ne sût quoi faire d’une somme aussi colossale.

— Vous emploierez cette fortune à faire du bien sur la Côte.

— Un rayon de bonheur passa dans les yeux d’Angéline.

— Je fonderai des dispensaires, dit-elle, et je sauverai la vie des autres comme la mienne a été sauvée.

Un acte en bonne et due forme fut signé devant témoins et Jacques Vigneault retourna chez lui apportant sur le même bateau l’or de son fils.

Pierre Guillou partit incessamment avec ses fils pour la grotte de Gethsémani, où il trouva intact le précieux dépôt laissé par Jacques. Il chargea trois barques de pêcheurs à leur pleine capacité du précieux métal qu’il transporta chez lui.


XII


Une fois ces événements passés, la santé d’Angéline commença à s’améliorer. Elle occupait les loisirs de sa convalescence au dispensaire, s’intéressant toujours de plus en plus à son travail. Elle manifesta un jour à Antoinette Dupuis le désir de suivre un cours de garde-malade avec son aide.

Antoinette Dupuis, qui devait retourner à Québec l’automne précédent et n’avait retardé son départ qu’à cause de la maladie d’Angéline, ne demandait pas mieux que d’initier son amie à ses travaux, en attendant qu’elle puisse suivre un cours régulier.