Page:Lallier - Angéline Guillou, 1930.djvu/105

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 107 —

Ayant mis pied à terre, il constata qu’il était bel et bien en face d’un trésor d’une richesse incalculable. Il n’avait qu’à se baisser pour ramasser les pépites d’or que la chute supérieure avait lavées et rejetées sur le rivage.

Il résolut de faire ample provision du précieux métal, dut-il retarder encore d’une journée son retour, malgré que la glace commençât à prendre en bordure du lac. Il chargea du précieux métal tout ce que la prudence lui permit de prendre et passa de nouveau la nuit près de la chute.

Le lendemain, au lever du soleil, il s’élança dans les airs dans la direction de la Rivière-au-Tonnerre.

Comme il passait au Havre-Saint-Pierre, il vit les gens qui entraient à l’église pour la grand’messe du dimanche. Il y amerrit pour entendre l’office divin. Il courut d’abord au bureau du télégraphe pour avertir Angéline de son heureux retour ; mais il trouva le bureau fermé.

Jacques n’en entendit pas moins la messe, puis repartit immédiatement après, pour amerrir à la Rivière-au-Tonnerre vers une heure de l’après-midi, après avoir payé son tribut ordinaire à sa fiancée.

Ayant entendu survoler l’avion au-dessus de sa demeure, Angéline alla au-devant de Jacques qu’elle rencontra à mi-chemin.

— Vous avez été plus raisonnable, cette fois, dit Jacques en l’accueillant.

— Il faut que je m’habitue aux contre temps si je veux devenir la digne femme d’un brave capitaine.

— Il vous faudra être de plus en plus raisonnable, car j’ai fait la découverte d’un trésor qui va me forcer à m’absenter souvent au cours de l’été prochain.

Il sortit de sa poche une poignée de pépites d’or qu’il étala aux yeux d’Angéline ébahie.

— Voici, dit-il, le secret que j’ai à vous confier. Tous les petits sacs que j’ai fait transporter chez vous et que vous avez rencontrés en chemin, contiennent des pépites d’or comme celles que je viens de vous montrer, et que j’ai recueillies auprès de cette superbe chute dont je vous ai