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La soirée se termina par des chants canadiens : Alouette, C’est la belle Françoise, Jadis la France sur nos bords, Ô Canada.

Mes amis insistèrent pour que je restasse quelques jours à Montréal. Je les remerciai de leur aimable invitation, mais je leur fis comprendre que la chose m’était impossible. J’étais attendu à Port-Joli, où j’avais promis de venir passer le dimanche, et je ne voulais désappointer personne. J’étais parti sans raconter à Allie, je ne dis pas toutes mes aventures, car il faudrait tout un livre pour les raconter, mais cette partie de ma vie qui touchait si intimement à la sienne et qu’elle devait connaître, cette vie que nous aurions pu rendre commune et que le hasard, pour ne pas dire la destinée, avait orientée autrement. J’avais aussi promis à Allie d’arrêter à Québec voir son frère Henri, mon ami d’enfance. Il me fallait donc quitter Montréal immédiatement. Après une dernière poignée de mains, nous nous séparâmes.


XV


J’avais réservé un compartiment sur le train de minuit et je dus quitter mes amis, non sans leur avoir promis de revenir avant mon départ pour l’Afrique. À peine monté dans le train,