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— Dis donc tu, comme ce matin, Allie !

— Comme tu voudras ! répondit-elle, en esquissant un léger sourire.

— J’aurais bien aimé les connaître tes petits ! Te ressemblent-ils ?

— On dit que Marie est mon portrait ; Olive ressemble beaucoup à son père ; Jacques ne ressemble à personne de la famille.

— Pardonne-moi cette indiscrétion ; mais pourquoi la deuxième s’appelle-t-elle Olive ?

— Son père s’appelait aussi Olivier.

— Alors ?

— Quoi ?

— Rien… J’avais eu un moment de bonheur en pensant que, peut-être…

Elle fit dévier la conversation, sans doute pour ne pas s’engager dans le chemin des confidences.

— Trouves-tu la maison changée ?

— Non. Il me semble que c’est hier que je l’ai vue pour la dernière fois. Comme tu disais vrai, ce matin ! Rien, semble-t-il, n’a bougé : la vieille horloge est à la même place ; le secrétaire de ton père et la corbeille de ta mère aussi. Il me semble les voir encore tous les deux, ton père nous regardant par-dessus ses lorgnons, quand nous, devenions trop tapageurs, et ta mère toujours occupée à sa couture. Elle a beaucoup travaillé ta mère !