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le profil bedonnant de M. Latour qui en sortait. Il sembla un peu interloqué de ma présence. Je détournai mon regard pour ne pas le mettre à la gêne, mais surtout pour observer Allie, qui semblait figée dans son attitude méditative. Une paroissienne, un villégiateur et un étranger constituaient donc toute l’assistance à la messe matinale du vicaire de la paroisse. Cette absence de fidèles n’était pas du nouveau pour moi. C’était la même chose lorsque je servais la messe à Port-Joli. Dieu au tabernacle, le prêtre à l’autel, le servant de messe, deux, trois, rarement quatre ou cinq fidèles, voilà tous les personnages qui composaient l’assistance à cet office quotidien. Quelle différence avec les messes du dimanche, où l’affluence refoulait les assistants jusque dans l’abside ! Il est vrai que, si le Dieu du tabernacle de tous les jours était parfois négligé, celui du dimanche avait conservé ses droits et que la profanation de son jour n’entrait pas encore dans la linguistique canadienne. Quel contraste avec cette activité de mauvais aloi qui faisait cracher les cheminées d’usines, le jour du Seigneur, en cette année 1920 !

Kyrie eleison…, Oremus…, Sequentia sancti Evangelii…, Credo…, Vere dignum et justum est…, Sanctus…, Pater…, Ite missa est. Quelque vingt-cinq minutes, et la messe était finie. Elle