— Trois sans atout ! dit la « mêleuse », toute rouge.
— C’est ma femme, me dit M. Latour. Une « bridgeuse » pas ordinaire ! Elle a soupé chez une amie… C’est sa place que vous occupiez à table… à ma table !
— Trop d’honneur ! Ne les dérangeons pas ! Madame vient de dire qu’on ne parle pas en jouant au bridge.
— Alors, attendons à l’autre « brasse ».
— Manche ! cria Mme Latour. Tiens ! tu es là ! dit-elle à son mari.
— Oui !… Oui !… Je te regardais jouer. Tiens ! je te présente Monsieur Reillal, un homme très intéressant ! Il m’a dit mon âge, ma pesanteur et même l’âge de ma fortune, pardon ! de notre fortune, car je n’oublie pas que tu partages tout ce que je possède. Si tu veux faire tirer ton horoscope, c’est le temps !
— Silence ! dit la quatrième joueuse, en regardant Mme Latour.
— Peut-être que nous dérangeons ces dames, dis-je à M. Latour.
— Oui… Oui… Quand ma femme joue au bridge, c’est une vraie lionne !
— Et… en dehors du bridge ?
— Un ange ! Monsieur,… un ange ! Je ne vous offre pas de cigare, vous n’en fumez pas. Accepteriez-vous un petit verre de scotch ?
— Je regrette, mais je n’ai pas l’habitude…